Le Code d'Aktalion

Sans Sabot Messages : 12 Date d'inscription : 13/08/2012

"-Il m'a été demandé de coucher sur papier le code auquel je me conforme, celui que j'ai inscrit dans ma tête au fur-et-à-mesure que j'arpentais le monde, que j'accumulais l’expérience et que j'apprenais de ceux qui m'ont un jour tendu la main. Je le livrerais ici, petit-à-petit, à vous; et je serais ravi que vous m'aidiez encore à l'améliorer."

I. Le geste et la réciprocité

Le monde a été crée avec son lot d'êtres vivants, certains bons, certains mauvais, mais je laisserai ce jugement à d'autres, car selon moi il existe des nuances qui permettent de différencier chacun d'entre eux.

A celui qui m'offrira un bien ou son amitié, je suis tenu de rendre le double de son don. Une fois pour le geste, et une fois pour la spontaneité, pour la confiance qui m'a été témoignée.
A celui qui se sait mon camarade, je rendrais son affection comme il me la donne; les bons comptes font les bons amis.
A celui pour qui je n'éprouve ni amitié ni animosité je me contenterais de le croiser en le saluant avec simplicité, car se savoir ni détesté, ni haï, par quelqu'un est un pas vers la paix de l'esprit.
A celui qui se prétend mon ennemi, je lui rendrais les coups qui m'infligera; oeil pour oeil, dent pour dent.
A celui qui m'attaque en traître, à celui qui transgresse les lois de la neutralité, je lui ferais deux fois plus mal que ce qu'il aura pu me faire. Pour le geste, et pour la trahison, et pour avoir troubler l'équilibre.

II. Les chemins et les carrefours

Lorsque nous marchons, c'est en général pour nous rendre quelque part. Lorsque nous vivons, nous nous dirigeons également vers un lieu, une personne ou encore un idéal.

Les voyageurs vivent le plus souvent leur marche seul, car leurs choix ne dépendent que d'eux; peu importe que leur destin soit sinueux, puisque ce sont eux qui le façonnent.
Mais il est des moments où la solitude devient un poison, et le voyageur décide de faire bifurquer son chemin pour qu'il croise celui d'un autre marcheur, et, ensemble, ils se tracent une voie qui résulte de l'équilibre de leurs desseins.

Lorsque je me retourne je contemple non pas mon chemin, mais notre chemin. Celui que j'ai parcouru avec mes amis, avec ceux qui partageaient mes espoirs, mes attentes, mes désirs. Je vois aussi que nos chemins se séparent à certains endroits car même avec ceux qui me sont chers je garde mon libre-arbitre.
Je le regarde une dernière fois, et j'avance vers mon but, accompagné de ceux qui comptent pour moi.

III. Le regard et le jugement

Certains nous jugent selon notre apparence, d'autres pour les causes que nous défendont, d'autres encore pour les personnes que nous fréquentons.

Je ne juge les gens que sur leur unique personne, et je réserve ce jugement pour moi.

Notre vision du monde résulte d'expériences passées, des bribes du monde qui nous entoure que nous avons retenues. C'est pourquoi chacun porte un regard différent sur ce qui lui est donné d'observer. Je sais que mon jugement ne peut être objectif, mais j'essaie de prendre en compte tous les facteurs, toutes les informations qui peuvent faire pencher la balance.
Il m'appartient de discuter avec d'autres pour connaître leur avis, car il n'y a pas qu'une vérité. Je les écoute et je leur parle, car le seul jugement correct est celui qui se fait en accord avec l'Univers, et plus je recueille de voix, plus je sais que je m'éloigne de la subjectivité.

Lorsque je brandis mon épée pour rendre mon jugement, je sais que le pommeau est aussi soutenu par ceux à qui j'ai exposé mon point de vue et qui m'ont exposé le leur.

IV. La norme et la valeur

Les gens aiment se savoir normal. Cela peut aller du même habit à la même maison, des mêmes passe-temps aux même idéaux. Ceux qui se voient dans leur environnement sont heureux d'être assimilés à une masse imposante, cela les rassure, ils ne sentent pas marginaux.
Mais alors qu'ont ils de plus que les autres ? Être dans la norme fait-il d'eux des personnes meilleures ? Des personnes plus malines, intéressantes, fiables ? Certains le pensent. Moi non.

Ce qui est rare est précieux, quelqu'un qui assume ses différences et qui en fait une force a, à mes yeux, bien plus de valeur que celui qui se complaît dans sa mediocrité.

V. La haine et le pardon

Comme il est plus facile de détruire que de construire, il est plus aisé de haïr que d'aimer. L'amour est une chose fragile, qui nous emméne au plus haut ou nous traine au plus bas; la haine est un sentiment lisse : une colère sourde, sans joie ni tristesse.
On ne nait pas haineux, c'est en renonçant à aimer qu'on le devient; c'est en baissant les bras, en courbant l'échine face à l'épreuve.
Haïr le monde est un acte lâche.

Lorsque mon chemin croise celui de quelqu'un dont la haine est l'étendard je tente de lui parler car j'espére qu'au fond de lui palpite le coeur de celui qu'il fut, avant qu'haïr ne devienne le feu qui l'anime.
S'il accepte mon aide, je lui pardonne et lui laisse une chance; s'il la refuse, je me détourne de son chemin -inutile de rajouter une bûche à son brasier-.

Le fait de tendre la main n'est pas un acte naïf en soi, c'est faire preuve de courage. Car c'est du courage qu'il faut pour aimer quelqu'un.

Sans Sabot Messages : 12 Date d'inscription : 13/08/2012

Alors que je finis d'écrire la première page, j'entends le son des cloches du Monastère qui appellent les moines à se rassembler. Rapidement, mais dans toujours en ordre, les Pandashans quittent la cour et je me retrouve seul. Il fait froid, mais ce lieu est si baigné de sérénité que mon esprit dispense une lumière chaleureuse à travers mon corps. L'eau à moitié gelée est d'huile, de temps-en-temps une carpe montre le bout de son front, formant une onde qui se repend rapidement avant de toucher le rivage, là ou eau et glace se mêlent. Je suis bien.

Je souffle sur mes doigts dans l'espoir de les réchauffer. Bah. Peu importe, le froid ne m'a jamais arrête; je me remets à écrire.

*Griffenuit vient d'arriver en rôdant sous sa forme de lion des montagnes. Invisible, il observe Aktalion son protégé. Le druide incline la tête sur le côté comme si il tentait d'écouter un son lointain*

Tellement absorbé par sa rédaction, je ne crains pas de me faire remarquer. Son énergie est belle. Elle est de celles qui font les valeureux, les porteurs de valeur. Intuitif mais réfléchit, capable de s'écouter mais d'écouter l'autre aussi et dépassant son être en incarnant ce qui lui semble jute...
Il comprendra l'Esprit du Clan vite et surtout profondément... Peut-être même en partagera t-il le cœur malgré le fait qu'il ne soit pas Shu'halo...

Griffenuit étudie encore un moment le visage concentré d'Aktalion et se déplace lentement vers la sortie. Il porte un dernier regard sur son protégé :

Que les esprits du chemin t'accompagnent, frère.

Et le druide s'évapore dans la nature.

Sans Sabot Messages : 12 Date d'inscription : 13/08/2012

Alors que je conclus le troisième chapitre, je m'accorde un moment pour souffler.

Mes yeux se posent sur les nuages vivement poussés par le vent glacé qui soulèvent de petits nuages de neige, et qui vient les déposer au pieds des cerisiers en fleurs. Pour me réchauffer, je repense aux dunes de Tanaris, à Gadgetzan, aux gobelins qui y ont récemment élus domicile. Je les méprise.

Je sais de quoi parlera mon prochain chapitre désormais.

» Le Code de Sang