[Scenario] Le Sanctuaire de la Fraternité

Les brumes se dissipèrent alors que j'atteignait la fin du chemin. Le sanctuaire semblait abandonné : aucune présence, si ce n'est quelques insectes, les herbes folles grimpant aux murs et m'arrivant à la taille, ou encore les colonnes effondrées sous la poids du temps.
On m'avait parlé du Sanctuaire de la Sagesse, on m'avait dit qu'il était abandonné depuis des années, mais que, de temps-en-temps, on voyait une ombre aller et venir, au crépuscule. Les pandarens l’évoquaient avec crainte, c'est pourquoi je décidais d'y faire un tour, ne serait-ce que pour admirer le paysage.
Au sommet de la bute, le sentier prenait deux directions. J'allais à gauche, vers une plateforme entouré de larges piliers plus ou moins abîmés. A mesure que je progressais, je distinguais un pandaren tout ce qu'il y a de plus quelconque, mais comment me faire remarquer de lui sans attiser chez lui une éventuelle hostilité ?
"-Je ne vous veux aucun mal, mais vous, m'en voulez-vous, étranger ?" Sans se retourner, le pandaren m'adressa ainsi la parole. Pris de surprise je balbutiais un "non" dénué de toute conviction.
"-Me voilà rassuré. Que puis-je faire pour vous, vous qui venez à moi ?" Ne sachant quoi répondre je gardais le silence.
"-Vous ne m'avez pas l'air loquace. Rendez-vous au sommet du sanctuaire, j'ai un bon ami qui brasse une bière qui libérerais la langue d'un mort. Et maintenant du balais, laissez-moi méditer."
Je tournais le dos quand j'entendis un bruissement de feuilles. Vivement, je me retournais : le pandaren n'avait pas bougé. Méfiant je quittais la plateforme et empruntais le chemin de droite. Sur la première terrasse, je découvris un cercle d'épais rocher couverts par la mousse auprès duquel poussait un arbre aux fleurs roses. L’émerveillement me fit m'arrêter un moment.
J'atteignis finalement le Sanctuaire ou je trouvais effectivement un brasseur, accompagnée d'une pandarène et de deux petits garçons. Ce que j'estimais être le mari ne parut nullement surpris de ma présence, quand sa femme m'observa d'un oeil méfiant.
Je les saluait, puis nous parlâmes, assis autour d'une choppe, les enfants jouant dehors.
"-C'est vous l'ombre que les villageois aperçoivent ?", lui demandais-je.
"-Sans nul doute, je me rends régulièrement ici. Ces pandarens sont trop superstitieux, ils voient les shas partout, d'un autre côté ... mieux vaut être trop prudent.
-Vous n'êtes pas d'ici ?
-Si bien sur, mais nous préférons rester discret quand à nos venues ici. Je vous ressert ?
-Volontiers. Mais pourquoi garder cela secret ? Ce sanctuaire n'est pas interdit que je sache; et puis avec tous les villageois vous pourriez aisément restaurer les lieux.
-Mieux vaut qu'ils craignent cet endroit, je -", il s'arrêta et lança un regard à sa femme.
"-Vous êtes arrivés dans le zeppelin ?", me demanda-t'elle ? Sa manœuvre était tellement évidente, que je me sentis légèrement vexé de son attitude. Je répondis d'un simple "oui", auquel succéda un grand silence.
"-Bon, je vais vous laisser, je ne vais pas vous déranger plus longtemps." Je me levais quand j'entendis un grincement au plafond.
"-Les rats, les rats", s'empressa de dire le brasseur en même temps qu'il me poussait vers la porte. En un clin d'oeil je fus dans la cour, ou, d'ailleurs, n'étaient plus les enfants.
La tête me tournait, sa bière n'était pas mauvaise mais il devait avoir coupé le tout avec un de ces satanés alcools de plantes de la forêt de jade. Je m'assis contre le tronc de l'arbre que j'avais vu à l'aller, face au paysage, et je m'assoupis.


Je fus réveillé par une racine qui se plantait dans mon dos, mais que je n'avais senti tant j'étais ivre la veille. Il était tôt et le soleil se levait à peine entre les pics en contrebas. Je me relevais pour étudier la source de ma douleur et je fus assez surpris de découvrir une sorte de plaque de métal doré émergeant du sol. Je déterrais l'objet, trouvant au passage de minuscule fragment sans doute issu de la même base que ma découverte.
L'objet était couverte de terre, si profondément incrusté que je dus utiliser la pointe d'un couteau pour faire apparaître les symboles gravés tout le long de ce qui ressemblait fortement à un morceau de couronne.
Je crus identifier de l'elfique. Mais comment diable un elfe aurait pu être enterré ici, alors que le premier elfe à avoir posé le pied en Pandarie avait du arriver en même temps que moi ...
J'entendis le brasseur et sa famille approchait au son de bruyants éclats de rire. Alerté je rassemblais mes affaires, glissait la couronne dans mon sac et partait en courant, dévalant la pente manquant plusieurs fois de finir tête la première le reste de la descente.
Essoufflé je m’arrêtais en bas; quelque chose d'étrange se passait là-haut, ou bien cette bière ne me réussissait pas. Je tâtais mon acquisition, je ne rêvais pas, il fallait que j'en parle à quelqu'un, de l'aide ne serait pas de trop dans cette affaire.


Plus tard, je revint en compagnie de Griffenuit et d'Oozora. Je leur exposais ma découverte, et là ou je l'avais trouvé, nous découvrîmes un étrange rocher gravé de symboles qui s'apparentaient à ceux inscrits sur le morceau de couronne que je transportais toujours. Nous tentâmes avec nos maigre moyen de faire appel aux esprits sylvestres des lieux pour nous aider à en apprendre d'avantage sur nos excavations, mais l'arbre semblait trop jeune pour se souvenir de ce qui avait pu se passer ici.
Piétinant, nous décidâmes de séparer nos routes pour enquêter chacun de notre côté, Griffenuit à Reflet-de-Lune et moi à Lune-d'Argent, armé du croquis de la pierre, pour trouver dans les archives une éventuelle référence à un expédition qui aurait vu son équipage s'échouer sur les côtes brumeuses de la Pandarie et pour m'aider à déchiffrer le langage utilisé. Ainsi nous percerons peut-être les mystères du Sanctuaire de la Fraternité ...